Pour se lancer dans le domaine entrepreneurial ou créer une entreprise de manière unilatérale les statuts d’Auto-entreprise et d’EURL figurent parmi les alternatives. Ces deux options comportent chacun des avantages considérables en matière de fiscalité et parts sociales. Par conséquent, la plupart des entrepreneurs ont des difficultés à choisir entre ces deux statuts. Cette fiche détaillée aide à mieux comprendre chacun d’entre eux afin de faciliter la prise de décision.
1- Qu’est-ce que l’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) ?
2- Qu’est-ce que l’auto-entreprise ?
3- Quels sont les points de distinction entre l’auto-entrepreneur et l’EURL ?
4- Comment choisir le bon statut juridique entre auto-entrepreneur et EURL ?
5- Quels sont les points positifs de l’auto-entreprise et de l’EURL ?
6- Comment changer de statut et passer d’auto-entrepreneur à EURL ?
7- Clôturer une auto-entreprise en cas d’évolution en EURL
8- Quelles sont les conséquences de cette évolution ?
9- Récapitulatif et comparatif des statuts juridiques auto-entrepreneur et EURL
L’EURL est définie par la loi n° 85-697 du 11 juillet 1985. Ce statut est destiné pour les entrepreneurs individuels voulant exercer une activité tout en profitant d’une structure sociétale. À cet effet, l’EURL est classée dans le secteur des Sociétés à Responsabilité limitée mais sous la conduite d’un seul associé-actionnaire.
Ce type de statut est surtout destiné aux novices qui veulent créer leur propre entreprise tout en minimisant leurs responsabilités par rapport aux dettes de celle-ci. En effet, en cas de poursuite des créanciers, le patrimoine personnel de l’associé est à l’abri. Seul le capital qu’il détient au sein de l’entreprise est engagé. Cependant, pour des cas exceptionnels définis par la loi, ce patrimoine peut être saisi. En général, cette situation se présente lorsqu’on arrive à prouver que le gérant a commis une faute grave durant l’exercice de ses fonctions.
Juridiquement, l’EURL est plus ou moins semblable à la SARL (Société À Responsabilité Limitée). Par conséquent, ceux qui optent pour l’EURL doivent se soumettre aux mêmes règles qu’une SARL. Souvent, ce sont ceux qui veulent évoluer dans des activités industrielles ou libérales qui choisissent l’EURL.
Une auto-entreprise est avant tout un régime fiscal et non un statut juridique. Ce régime est destiné généralement aux entrepreneurs individuels mais également aux EURL gérés par un associé unique. Il y a des conditions à respecter pour profiter de ce régime fiscal. Il faut que l’effectif au sein de l’auto-entreprise soit inférieur à 10 individus. Par la suite, l’entreprise ne présente pas un chiffre d’affaires ou un total de bilan prévu par l’article 50-0 du Code Général des Impôts (CGI).
Pour cette année jusqu’en 2022, les plafonds de recettes d’une auto-entreprise ne doivent pas dépasser 176 200 euros et 72 500 euros. Les premiers concernent les activités de vente des marchandises, d’objets et de fournitures. Les seconds sont imposés aux activités de prestations de services relevant des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ainsi que les professionnels libéraux relevant des bénéfices non commerciaux (BNC).
Ce régime est très simple car celui qui gère l’auto-entreprise devra juste disposer d’un registre des dépenses et des recettes. L’auto-entrepreneur ne devra pas établir un bilan et encore moins un compte de résultat.
Les deux régimes sont favorables pour tous les entrepreneurs envisageant de s’aventurer seul dans une activité professionnelle. Cependant, il présente des points divergents.
Tout d’abord, ils sont différents sur le plan administratif. En effet, il est plus simple de créer une auto-entreprise par rapport à une EURL. Le futur auto-entrepreneur n’aura juste qu’à établir une déclaration d’activité auprès du CFE ou centre de formalités des entreprises. Cette démarche lui permettra de bénéficier d’un SIREN. Pour ce qui est d’une EURL, les démarches sont plus complexes et plus longues. Ces dernières sont cependant indispensables pour que l’EURL dispose d’un SIRET (Système Informatique pour le Répertoire des Entreprises sur le Territoire), d’un code APE (Activité Principale d’une Entreprise) sans oublier un numéro de TVA (taxe sur la valeur ajoutée) intracommunautaire.
Côté financier, il y une importante différence entre les deux solutions. Si l’auto-entrepreneur doit juste présenter un livre des dépenses et des recettes, l’EURL doit proposer une comptabilité bien règlementée. En effet, cette dernière inventorie ses passifs et actifs tout comme l’obligation de dresser un bilan et des comptes tous les ans. Il devra envoyer ceux-ci au Greffe du Tribunal du commerce. À noter que l’EURL doit préserver ses divers documents au moins 10 ans. Enfin, la différence est remarquée au niveau fiscal et sur le plan social.
Les deux statuts sont excellents et comportent de nombreux avantages. Toutefois, s’il faut faire le choix entre auto-entrepreneur et EURL, mieux vaut prendre en compte divers facteurs.
En premier lieu, le choix sera en fonction de la nature de l’activité exercée et le nombre des associés. Par la suite, il faut tenir compte de la protection du patrimoine. Autrement dit, il est préférable de favoriser un statut juridique qui préserve le patrimoine en cas de poursuite faite par les créanciers. Autres points importants à considérer sont le régime social et fiscal de l’entreprise à créer. En dernier lieu, il faut examiner les contraintes et besoins financiers.
Les professionnels optant pour une EURL ou une auto-entreprise auront l’opportunité de profiter de divers avantages.
Pour une auto-entreprise
Ce régime est très simple notamment en termes d’obligations administratives et comptables. L’auto-entrepreneur n’est pas contraint de fournir une déclaration de résultat. En contrepartie, il sera tenu de disposer d’un registre des dépenses et des recettes. Étant donné qu’une auto-entreprise ne soutire pas de TVA auprès de ses clients, l’État lui accorde à cet effet une exonération de TVA.
Pour une EURL
Il faut reconnaître que les formalités et les coûts sont plus conséquents pour une EURL. Cependant, avec ce statut, l’entrepreneur pourra opter pour le régime d’imposition qui s’adapte à la situation. Par conséquent, il lui sera plus facile de choisir entre un impôt sur le revenu ou sur les bénéfices. Par la même occasion, les patrimoines personnel et professionnel de l’entrepreneur ne sont pas combinés. Plus précisément, les créanciers de celui-ci ne peuvent pas saisir ses biens personnels en cas de recouvrement de dettes. Enfin, une EURL n’a pas l’obligation de présenter un rapport de gestion ni un PV d’assemblée générale.
Différentes étapes sont nécessaires pour passer d’auto-entrepreneur à EURL. Il faut commencer par la radiation de l’auto-entreprise. Pour cela, l’auto-entrepreneur doit saisir le CFE (centre de formalités des entreprises) pour déclarer la cessation d’activité. Cette première démarche peut se faire en ligne sur le site web ou par courrier.
Par la suite, il faut continuer par la création de l’EURL qui implique la rédaction des statuts. Il est également nécessaire de faire un avis de constitution d’une EURL qui sera consigné dans un journal officiel. Une demande d’immatriculation auprès du CFE est à réaliser impérativement. Ensuite, l’entrepreneur produit une déclaration de constitution de société commerciale. En dernier, il effectue un transfert de fonds de commerce à la nouvelle entreprise.
L’auto-entreprise est un statut avantageux pour les entrepreneurs novices qui souhaitent plus de visibilités commerciales. Nonobstant, ce statut est limité au fur et à mesure que l’activité de l’entreprise se développe. En conséquence, l’auto-entrepreneur peut favoriser un statut juridique plus adapté à sa situation. Dans la majorité des cas, la plupart des auto-entreprises évoluent en EURL. Pour que le passage soit au respect de la législation, l’entrepreneur doit fermer son auto-entreprise.
La clôture se fait préalablement par un dépôt de déclaration d’activité. Cette démarche est à entreprendre en ligne ou par voie postale au niveau du CFE dont l’auto-entreprise est rattachée. Par la suite, l’auto-entrepreneur dispose un délai de 2 mois pour déposer une déclaration de revenus n° 2042 et une déclaration complémentaire n° 2042-C-PRO. Ces dernières sont à envoyer au service des impôts des particuliers où il est affilié.
Le passage d’auto-entreprise à une EURL n’est pas sans conséquence. Primo, l’acte va engendrer un changement juridique. En effet, l’auto-entreprise qui se transforme en EURL bénéficie d’un statut de personne morale. Désormais, la nouvelle entreprise devra respecter les dispositions relatives au fonctionnement des sociétés commerciales.
Secundo, un changement fiscal s’opèrera. Dorénavant, l’entreprise pourra être soumise au régime des sociétés de personnes ou à l’impôt sur les sociétés. Tertio, le passage entraînera un changement social. Bien que le professionnel puisse toujours bénéficier du régime des travailleurs indépendants, le montant de ses cotisations sera recalculé. La dernière conséquence est enregistrée sur le plan comptable.
Auto-entrepreneur et EURL sont des statuts juridiques adoptés par bon nombre d’entreprises. Après comparaison, il est constaté que l’auto-entreprise est moins complexe par rapport à l’EURL au regard des formalités administratives de création s’y rattachant. Les deux statuts proposent des obligations comptables très distinctes. En outre, EURL et auto-entrepreneur sont régis par des régimes fiscaux et sociaux totalement différents.